La première chose à comprendre pour bien débuter, c'est que l'apiculture est un domaine étonnamment complexe. Entre chaque étape importante, vous aurez l'impression d'être en contrôle. Mais dès l'arrivée d'une nouvelle étape, vous aurez l'impression de ne plus rien comprendre. C'est normal, tout le monde passe par là. Rassurez-vous, ça s'arrange après une ou deux saisons apicoles.
Faire attention aux fausses informations
Lorsque vous chercherez une réponse à une question, vous lirez souvent une chose et son contraire. Parfois cela veut simplement dire qu'il y a plusieurs bonnes réponses à votre question. Un exemple qui revient souvent c'est à propos du nombre de hausses à couvain utilisées. Certain en utilise qu'une seule, d'autre jure que c'est un sacrilège et qu'il en faut minimum deux. L'utilisation de grilles à reines aussi ne fait pas l'unanimité. Certains disent que cela brise les ailes des abeilles, les empêche de travailler convenablement et nuit à la production de miel. D'autres en utilisent systématiquement et ont tout de même de très bonnes récoltes de miel. Habituellement, cela reste des choix qui au final n'ont pas de conséquences majeures sur les abeilles.
Cependant il y a aussi des fausses informations qui peuvent causer de réels dommages. Certaines personnes vont jusqu'à dire qu'elles ne traitent pas leurs colonies contre le varroa et qu'elles ne les inspectent que très rarement voir même jamais. Que les abeilles n'ont jamais eu besoin de l'humain pour survivre et donc qu'elles n'en ont pas plus besoin aujourd'hui. C'est malheureusement faux. Déjà, il faut savoir que l'abeille "domestique" n'est pas originaire du Québec ni même d'Amérique mais bien d'Europe. Le climat y est beaucoup plus clément. L'arrivée de varroa destructor a réellement mit un terme à la possibilité des abeilles de vivre sans intervention humaine. Les essaims sauvages, qui provenaient en grande parti des ruches "domestiques", ont presque complètement disparues d'Amérique du nord. Le varroa est un réel problème qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère. Oui, vos abeilles seront parasitées par le varroa, n'en doutez jamais.

Varroas sur des nymphes d'abeilles.
En tant que débutant il est très difficile de faire la part des choses et de savoir à quoi se fier. Sachez que comme dans tout domaine, lorsqu'une information semble très divergente, c'est la plupart du temps faux, mais pas toujours, ce serait trop simple. C'est pourquoi une bonne formation est essentielle.
L'importance d'une bonne formation
Chaque étape d'une saison apicole doit être fait au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard. Voici quelques exemples de questions que vous vous poserez sans aucun doute au moins une fois. Elles sont classées dans l'ordre approximatif de leurs arrivées au courant d'une saison:
- À partir de quand je peux enlever l'isolant de ma ruche?
- Est-il nécessaire de fournir du substitut de pollen au printemps?
- Devrais-je gérer ma ruche à une seule hausse à couvain ou bien c'est mieux à deux?
- À partir de quand je peux ajouter une hausse à miel?
- J'utilise une grille à reine ou non?
- Je viens de trouver une cellule royale, qu'est-ce que je fais?
- Je crois que ma ruche a essaimé, je fais quoi?
- Un chasse-abeille, est-ce que c'est essentiel?
- Quel est le taux d'humidité optimal du miel et comment je fais pour le mesurer?
- Quel type de nourrisseur je dois utiliser?
- Finalement c'est quoi cette histoire de varroa?
- J'ai découvert que j'avais une forte infestation de varroa, comment je fais pour traiter convenablement?
- Je dois faire du sirop. J'ai entendu dire qu'il ne fallait pas trop chauffer le sirop. Mais je fais ça comment?
- Ma ruche est elle assez lourde pour passer l'hiver sans mourir de faim?
- Je mets du candy ou pas?
- Comment j'isole ma ruche pour l'hiver?
- Devrais-je faire un traitement oxalique en décembre?
Sans formation, votre ruche essaimera probablement dès la première année et ne passera probablement pas l'hiver non plus. Cela peu sembler intimidant. Mais si on est préparé et bien informé, c'est tout de suite beaucoup plus simple, car il est possible d'anticiper et d'être prêt au bon moment plutôt que d'être pris au dépourvu.
Il existe différentes manières de se former.
La formation avec professeur
La plus simple est de participer à une formation avec un professeur. Ça a le gros avantage d'être du tout cuit dans le bec et vous aurez réponse à toutes les questions que vous pourrez vous poser. Mais ce n'est pas donné à tout le monde, cela a un coût et surtout cela demande de libérer une plage horaire. Sans compter que si vous habitez loin des grands centres, les formations peuvent être éloignées. Quoi qu'aujourd'hui, certaines formations sont données à distance.
Liste de différentes formations offertes au Québec
- Pomme et cactus (Chicoutimi)
- Collège Alma (Alma)
- Apiculture Patenaude (St-Ignace de Stanbridge)
- Miel Montréal (Montréal)
- Apiculture Les Voisines (Québec)
- Et bien d'autres...
La formation par les livres
Un livre, rien de mieux, c'est pratique, c'est beau et ça sent bon. Cependant le problème c'est que les livres sur l'apiculture sont rarement adaptés au climat québécois. Il y a une grosse différence entre l'apiculture au Québec et l'apiculture en France ou en Belgique voir même aux États-Unis.
Le livre qui ressort le plus souvent lorsque des débutants demandent par quel livre commencer c'est: "L'abeille et la ruche" écrit par Alain Péricard. C'est un livre écrit par un Québécois, pour l'apiculture québécoise. Toute les dates ainsi que les différentes techniques qui y sont présentées sont directement applicables en sol québécois. Aussi, le CRAAQ met a disposition plusieurs livres et brochures sur des techniques apicoles un peu plus avancées. L'un des plus connu est: "Guide de gestion optimale du rucher".
Bien qu'il ne soit pas Québecois, le livre "Le traité rustica de l'apiculture" est en quelque sorte la bible de l'apiculture. Tous les sujets y sont traités.
Liste de quelques livres intéressants
- L'abeille et la ruche (Québec)
- Guide gestion optimale du rucher (Québec)
- L'apiculture pour les nuls (Europe)
- Le traité rustica de l'apiculture (Apiculture en général)
- Et bien d'autres...
La formation avec youtube
Youtube est un incroyable outil d'apprentissage. Son seul défaut c'est d'être majoritairement en anglais. Il y a bien quelques chaînes francophones, mais elles proviennent à peu près toutes d'Europe, il faut donc savoir faire la part des choses.
J'affectionne tout particulièrement "A Canadian Beekeeper’s Blog" et "University of Guelph Honey Bee Research Centre".Ce sont des chaînes canadiennes et donc en grande parti applicable au Québec.
Chaînes francophones
- Artisans De La Ruche (Québec)
- CRAAQ (Québec)
- Une Saison Aux Abeilles (Europe)
- Céline Gobin (Europe)
- Et bien d'autres...
Chaînes anglophones
- A Canadian Beekeeper’s Blog (Manitoba)
- University of Guelph Honey Bee Research Centre (Ontario)
- Bob Binnie (Usa)
- Kamon Reynolds - Tennessee's Bees (Usa)
- Et bien d'autres...
Vous ne trouvez pas de réponse à votre question? Facebook peut vous aider.
Facebook comporte différents groupes d'échange sur l'apiculture. Certains de ces groupes sont très actifs. Utilisez la loupe et recherchez si votre question a déjà été posée sur le groupe. Ce sont très souvent les mêmes questions qui reviennent d'année en année.
Différents groupes facebook:
- Apiculture Amateur au Québec AAQ
- APICULTURE Au QUEBEC
- Apiculture Alternative Quebec
- Apiculture Matériels Neufs et Usagés au Québec (ventes/échanges/dons)
- Et bien d'autres...
Conclusion
Je dirais que l'important c'est aussi de diversifier ses sources d'informations, de les comparer entre elles et de sélectionner celles qui vous semblent les plus adaptées à votre réalité. Il y a un proverbe qui circule dans le domaine apicole qui dit: Il y a autant d'apicultures que d'apiculteurs.