Tout savoir sur les faux bourdons

Tout savoir sur les faux bourdons

C'est quoi un faux bourdon?

Les faux bourdons sont des abeilles mâles. Dans une ruche il y a trois types d'abeilles. Les abeilles femelles que l'on nomme ouvrières, les faux-bourdons et la reine. Les faux bourdons sont aussi parfois appelés des drones mais cela semblerait être en réalité un anglicisme.

Quelques caractéristiques du faux-bourdon

  • Beaucoup plus gros qu'une ouvrière
  • Bourdonnement très distinctif en vol, beaucoup plus sourd et bruyant qu'une ouvrière.
  • Ils n'ont pas de dard, ils ne piquent donc jamais.
  • Yeux surdimensionnés.
  • Ils sont poilus.

Encerclé en rouge ce sont des mâles. En noir une ouvrière.

Comparaison faux-bourdon / ouvrière

À quoi servent-ils?

Ils ne piquent pas, ne récoltent pas de miel ni de pollen, ne s'occupent pas du couvain... Certains diront à la blague qu'ils ne servent à rien. Dans les faits, ils ont un rôle très important à jouer et c'est de féconder les reines lorsqu'elles effectuent leurs vols nuptiaux.

Ils participeraient aussi à réchauffer la ruche lors des nuits froides. Mais ce n'est pas clair si leur contribution à ce niveau est réellement d'une grande importance pour la colonie.

Comment se déroule un vol nuptial?

Il s'agit là d'un sujet intéressant auquel la science actuelle n'a pas encore toutes les réponses. Les faux-bourdons se rassemblent en congrégation haut dans le ciel. Ils forment ainsi un nuage de plusieurs centaines voir milliers d'individus. Chaque année ces congrégations se forment aux mêmes endroits. Personne ne sait encore comment ces endroits sont déterminés. Tout au long de l'été, les reines vierges prennent leur envol en direction de ces congrégations. Elles parcourent une grande distance pour minimiser les chances d'être fécondées par des faux bourdons génétiquement trop près d'elles.

Les faux bourdons repèrent de loin la reine grâce à leur yeux surdimensionnés et vont la rejoindre. La reine s'accouple en vol avec plus d'une dizaine de faux bourdons. Plus il y en a, mieux c'est. Cette grande variété de partenaires permettra plus tard une bonne diversité génétique à la colonie. La reine garde en elle dans sa spermathèque les spermatozoïdes de tous ces mâles. Fait intéressant, lors de l'accouplement les faux bourdons perdent leur sexe et il reste même parfois coincé dans la reine. Lors du retour de la reine à la ruche, les ouvrières se chargent de retirer les morceaux de trop. C'est quelque chose qu'on peu voir à l'œil nu si on est au bon endroit au bon moment. Les mâles ne survivent pas à l'accouplement.

Dimension des cellules.

Dans une ruche, il y a deux grosseurs d'alvéole, des grandes et des petites. Lorsqu'une reine rencontre une grande alvéole et qu'elle veut y pondre, elle pondra un œuf non fécondé pour produire un mâle. À l'inverse lorsqu'elle pondra dans une petite alvéole, ce sera un œuf fécondé ce qui produira une ouvrière.

Sur les fondations modernes (voir image ci-dessous), la dimension des cellules d'ouvrières est déjà encavée dans la cire ou le plastique. Les abeilles suivront presque à la lettre ce plan déjà tout fait. S'en suit une augmentation de la production de miel puisqu'au lieu de pondre des mâles "inutiles",  la reine n'aura d'autre choix que de pondre des ouvrières qui pourront récolter du miel.

Exemple d'encavure dans une fondation

 

Distinction entre couvain de mâle et d'ouvrière.

Comme déjà mentionné, les mâles sont pondus dans des cellules plus grosses. En jaune sur le photo il s'agit d'une cellule de faux bourdon, en rouge une cellule d'ouvrière. La différence de dimension n'est pas énorme mais elle est bien visible. On remarquera aussi que lorsqu'une cellule de faux bourdon est operculée, l'opercule est beaucoup plus bombée que l'opercule d'une cellule d'ouvrière. Les cellules de faux bourdon apparaissent souvent en grand nombre au même endroit. Sur cette photo le cadre est sans fondation, les abeilles ont donc pu bâtir les alvéoles de la dimension qui leur plaisaient. Dans vos ruches puisque vous aurez très probablement des fondations, vous verrez le plus souvent des cellules de faux boudons sous les cadres puisque c'est un des seuls endroits où les abeilles peuvent construire ce qu'elles veulent.

 

Gestion du varroa avec cadre à mâles

Une larve de faux bourdon a besoin d'environ 3 jours de plus qu'une larve d'ouvrière pour se développer. Ce laps de temps supplémentaire permet au varroa de se reproduire encore plus longtemps dans les cellules de faux bourdons. Le varroa a ainsi une préférence marqué pour le couvain de faux bourdons. Nous pouvons profiter de cette préférence pour attirer les varroas dans un cadre composé exclusivement de cellules de mâles. Il suffit ensuite d'attendre que le cadre soit operculé pour retirer celui-ci de la ruche et tout les varroas qu'il contient. Pour s'assurer de tuer les varroas, la plupart des apiculteurs congèlent le cadre. Évidement les mâles ne survivent pas à ce processus. Mais leur sacrifice aura permis à la colonie de diminuer l'infestation.

Il faut comprendre que cette technique ne peut pas à elle seule contrôler le varroa, mais cela permet souvent par contre de diminuer l'intensité des traitements de fin de saison.

Bonus

Sur l'image suivante, un faux bourdon avec un varroa sur le thorax. La petite entaille sur la coquille du varroa est très probablement une blessure due au comportement d'épouillage des abeilles. Il y a présentement plusieurs études pour tenter de mieux comprendre ce comportement et de génétiquement sélectionner des abeilles avec une forte tendance a s'épouiller.

Un varroa sur un faux-bourdon

 

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